Cette petite voix à qui je dois beaucoup de virages "survie", cette petite voix empêcheuse de tourner en rond qui me chuchote que quelque chose d'autre m'attend ici ou là, dans telle ou telle direction qui n'a aucun sens, a priori. Une petite voix qui œuvre avec ou contre moi à mon évolution. Petite voix que je vous invite vivement à écouter avec attention si d'aventure elle venait à chuchoter à votre oreille. Sans le savoir, on est souvent qu'à un choix d'une toute autre vie.
Voilà bien longtemps, peut-être même des années désormais que plane en suspens cette idée d'écrire, de créer du contenu, de contribuer. J'entends non pas créer du contenu pour créer du contenu mais poser en-dehors de moi mes réflexions, ce qui m'agite, ce qui m'anime. Pas de vérité, pas de solution, juste un témoignage d'humaine en process.
Il a fallu cette interview de l'auteur Bernard Werber pour donner l'ultime déclic. "Observer sa réalité". Il aborde une quantité importante de sujets qui me sont chers et qui résonnent, mais un tout particulièrement : le voyage. Alors yala ! Un peu de piano, une gorgée de tisane, et on y va.
Je rends ici hommage à une des personnes qui a surement le plus participer à ce que je me lance - bien malgré moi - en 2017, dans ce qui fut surement l'une des plus grandes aventures de ma vie : un an et demi de voyage hors de nos bonnes vieilles frontières hexagonales.
"Pour comprendre le système, il faut s'en extraire" dit Werber en reprenant le mathématicien Gödel. Or cette personne a du me seriner pendant toute la durée du voyage "et tu penses que tu aurais pu comprendre ça sans voyager ?". Comme le processus de coaching, le voyage déplace le point de vue de celui.celle qui observe.
En mollusque militant, je défendais mon statut parmi "ceux qui restent", "ceux qui construisent" pour permettre justement à celle et ceux qui voyagent d’atterrir quelque part. J'étais convaincue que trouver le silence, rencontrer des cultures différentes, sortir de ma zone de confort, me découvrir... je pouvais le faire de chez moi, que je le faisais déjà. Je n'avais pas complètement tort en soi. Après avoir grandi à Versailles entourée de catholiques traditionalistes alors que je venais d'une famille anti-théiste de gauche, après avoir cumulé engagement dans le milieu des rave-party et études de marketing à Neuilly-sur-Seine, plusieurs langues vivantes à mon actif et une 3e reconversion professionnelle en cours, je n'étais effectivement pas trop dans les clous du métro-boulot-confort dénué de sens à qui on se dit que le voyage sauverait la vie... Et pourtant.
NB : je reconnais ici d'avance pour ce qui va suivre les privilèges dont je bénéficie et déclare avoir conscience que j'ai eu le choix...
... mais choix que j'ai fait. Choix de laisser derrière moi une vie que j'adorais entre Lyon et Paris, des colocataires formidables, un boulot passion en cours de lancement, un chat adorable, une situation financière d'indépendante qui se stabilisait enfin. "Mais pourquoi t'es partie en fait ?".
Une intuition.
Cette petite voix à qui je dois beaucoup de virages "survie", cette petite voix empêcheuse de tourner en rond qui me chuchote que quelque chose d'autre m'attend ici ou là, dans telle ou telle direction qui n'a aucun sens, a priori. Une petite voix qui oeuvre avec ou contre moi à mon évolution. Petite voix que je vous invite vivement à écouter avec attention si d'aventure elle venait à chuchoter à votre oreille. Sans le savoir, on est souvent qu'à un choix d'une toute autre vie.
Sortir de chez soi, sortir de ses évidences, sortir de ses représentations. Arpenter des mondes qui ne croient pas aux mêmes choses, dans lesquels les certitudes sont à un autre endroit, dans lesquels ce que vous avez construit avec tant de sueur ne vaut rien.
A quoi servent tes belles études supérieures si tu ne sais pas t'occuper des plantes qui te nourrissent ? A quoi servent tes compétences en marketing stratégique dans un monde sans télé, sans téléphone, sans internet... sans électricité ni consommation ? A quoi sert ta capacité de négociation dans un pays dont tu ne parles pas la langue ? Qui es-tu quand tu n'es personne ? A quoi ressemble ton quotidien parisien vu depuis 3600m d'altitude et un océan ?
Sortir du système pour mieux voir sa place en son sein. Sortir du système pour mieux saisir les questions essentielles qu'on a oublié de se poser : qui suis-je comme être humain ? qui ai-je envie d'être en tant qu'être humain ? Car si j'ignore s'il y a un jugement dernier, il y en a un qui pour sûr nous attend, de nous à nous-mêmes, au seuil de la mort : comment ai-je vécu ? Ai-je fais du mieux que j'ai pu ? Ai-je ressenti de la joie ? Ai-je répandu de la joie autour de moi ?
Or la fin est incertaine. Ainsi la plupart des spiritualités ancestrales nous invitent à travailler nos réponses aujourd'hui, à les construire au jour le jour, ici, et maintenant. Qui ai-je été aujourd'hui ? Comment ai-je vécu ma journée ? Ai-je ressenti de la joie ? Ai-je provoqué, répandu de la joie autour de moi ? Si c'était à refaire, le referais-je de la même manière ? En vivant ainsi ai-je l'impression de participer à un monde meilleur ? Même à toute petite échelle ? Ai-je appris ? Ai-je grandis ?
Peut-être seules ces quelques questions peuvent déjà ouvrir des pistes et pourvoir un peu à la ruée vers le sens dont souffrent nos sociétés occidentales.
"De nos jours, être heureux est un acte de résistance" disait Edgard Morin lors de son élocution pour Alternatiba à Paris, en 2015. Je me souviendrai de cette phrase toute ma vie. Car non il ne s'agit pas ici d'une énième injonction à l' #happycratie mais bel et bien de politique et du monde que nous voulons pour demain.
Sur ce premier article nocturne, je vous la souhaite bien bonne,
- Du Doux sur Vous -
Claire Noël Coaching | www.clairenoel.fr
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